01.R . La tentation du Gros Pull rouge

ou Le livre à sa Couverture

Il est des matins où mon horloge interne ultra-performante me trahit et laisse le soin à l'alarme de mon téléphone de m'extirper des limbes du sommeil.
Or ma Tortue exècre les reveils en fanfare. Ca la rend toute grognon.
Ce qui me rend toute chonchon.

Dans ces cas là, j'ai souvent envie de porter mon Gros Pull rouge.
Qui est très doux, très confortable et qui me donne une absence d'allure folle.
Quand je le porte, je revendique mon droit à l'impermanence de ma merveillosité, et,
En clair je demande qu'on me fiche la paix jusqu'à ce que j'aie fini mon boudin, et que ma Tortue soit dans de meilleure disposition.


Et il y a de grandes chances pour que l'on me fiche effectivement la paix.

Parce que
contrairement aux livre, on ne peut pas ouvrir les personnes pour voir leur intériorité cognitive.
Donc, on est jugé sur notre apparence exterieure.
eh oui, c'est comme ça.

Même si on admet que mon entourage, par un charitable acte de foi et un grand accès d'abnégation, soit en mesure d'envisager le fait que je vais redevenir vivable sous peu, et me pardonne une ponctuelle mauvaise disposition, il me semble tant injustifiable que vain de faire cette demande à des éloignés.

Car après tout, il faut avoir une certaine perspective pour imaginer qu'une personne est plus que ce qu'elle semble etre à un instant T, pour voir une Belle âme sous l'enveloppe de la Bête bougonne.
Et quand on rencontre quelqu'un pour la première ou presque première fois, on n'a pas à disposition la quantité d'information nécessaire pour re-qualifier un état permanent en état ponctuel.

Donc, quand je cède à la tentation du Gros Pull Rouge, je m'abandonne à un accès d'égocentrisme où je suis seule référente de ma valeur propre.
Des fois, ça fait du bien.
Ca marche aussi avec le chocolat.

Notons en passant ce que dit Oscar Wilde:
"It is only shallow people who do not judge by appearances.
The mystery of the world is the visible, not the invisible."

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